Passant de la lumière, B. Bonhomme

Et désormais tu dors en moi avec tes mains de gisant, avec tes yeux couleur de menthe.

 

 

Tu dors avec tes mains feutrées, la croix posée sur tes matins et maintenant tu restes couvert des larmes du silence.

 

Et désormais, demeure en moi avec ton corps de pierre, ta respiration de dormeur dans l’eau originelle des matins de lumière.

 

Pluriel d'alliance, P. Dhainaut

Que ce soit sur du sable ou sur des galets qu'elle roule,
aucune vague, de nuit, ne peut s'éteindre. Distance, horizon
à franchir, ce que l'on nomme ainsi dans le langage de la vue,
nous n'en serons plus angoissés, lame après lame,
au jusant comme au flux, grâce à la juste écoute.
La fougue, le calme, la houle sans partage,
l'éternité n'a pas d'autre présence. Ce sera la nuit pleine
avec la pleine mer si nous y découvrons l'écho
de l'air qui traverse nos gorges: intarissablement
c'est là que puisent les poèmes, qu'ils font renaître
les appels, les clameurs, les cris de joie et de détresse,
les râles, qu'ils en tirent ces voix imprévoyantes
sous la rafale, sous la pluie des embruns,
d'où le jour émane, aussi fluide, intense.