Nos seuls soleils sont les lichens, J.-P. Metge

Gramat

j’habitais là toute l’année

puis les dimanches tristes seulement

puis en passant trop rarement dans les souffles d’été

 

N’avoir su rire ni parler ni pleurer quand il l’aurait fallu

je ne suis plus qu’un étranger

et les vivants ne sont plus là

 

Automnes je n’ai plus où aller hors saison

je n’ai plus où m’asseoir dans l’enfance

pas même sur les marches mouillées des lieux publics

à la terrasse des cafés morts (...)

Ôde comme du fond d'une autre réalité, M. de Carvalho

Se peut-il depuis ces temps immémoriaux où

    le vent vous amorce,

où vous pleurez au fond des demeures inhabitées,

mesurant votre propre battement au battement

    d’un coeur absent,

se peut-il que nul n’ait jamais songé

à composer l’ode qu’à l’instant j’écris

à la fine pointe du souvenir de ce gémissement

    espacé dans la nuit ?