Bertand Degott, "More à Venise" suivi de "Petit testament"
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- Publié le dimanche 12 mai 2013 06:28
Le jeu de mots qui donne son titre au dernier recueil de Bertrand Degott (La table ronde, 108 p., 14 €) est bien sûr à prendre à la lettre et dans tous les sens : jaloux de sa mélancolie, s'enfonçant avec toujours plus de délectation dans les reflets infinis de son chagrin d'être, le poète y poursuit son chemin d'amitiés et de poésie, se joue des formes dans /par lesquelles il convoque le monde et ses fantômes tristes et souriants. On pourrait songer à le lire à Lafforgue. Il suffit d'écouter et d'accorder son attention à cette musique légère pour que ce qui se montre s'éclaire de nouveau et avec lui le coeur :
On a parlé de solitude sous les arbres
de solitude et d'abandon
c'est la vie qui s'en mêle en nous ôtant ce dont
on jouirait bien encore, c'est drôle
que la vie justement nous dépouille au printemps
comme il arrive aux fleurs des saules
il tombe on dirait de la neige, à tes épaules
on dirait de la neige autant [...]