À ciel ouvert, J. Chavanne
On s’est assis, oisif après-midi.
Il a plu, on n’a rien voulu
qu’entendre dehors la chute sourde, la pluie,
et dans les sapinières se déployer
le vent, sa rumeur dans les tentures,
non pas un feuillage, des pelisses plutôt de verdure.
Ainsi on écoutait chuinter les météores
dans les heures creuses et vides en apparence,
et dans l’oreille un même bruissement.
Puis, l’enfant a demandé qu’on lui fasse une natte,
on s’y est appliqué,
le temps prenait une épaisseur d’étoffe et de cheveux,
la densité qui nous fuit
à force de rêver notre puissance, de tant d’activité.