Que ce soit sur du sable ou sur des galets qu'elle roule,aucune vague, de nuit, ne peut s'éteindre. Distance, horizonà franchir, ce que l'on nomme ainsi dans le langage de la vue,nous n'en serons plus angoissés, lame après lame,au jusant comme au flux, grâce à la juste écoute.La fougue, le calme, la houle sans partage,l'éternité n'a pas d'autre présence. Ce sera la nuit pleineavec la pleine mer si nous y découvrons l'échode l'air qui traverse nos gorges: intarissablementc'est là que puisent les poèmes, qu'ils font renaîtreles appels, les clameurs, les cris de joie et de détresse,les râles, qu'ils en tirent ces voix imprévoyantessous la rafale, sous la pluie des embruns,d'où le jour émane, aussi fluide, intense.